mercredi 15 septembre 2010

L’avant Big Bang selon Igor et Grichka

Cette année, Igor et Grichka Bogdanov ont encore fait parlé d’eux dans les media avec la parution en mai 2010 de l’ouvrage ‘Le Visage de Dieu’.

Dans ce livre, ils nous racontent le contexte historique et scientifique dans lequel a pu émerger la théorie du Big Bang. Ils nous livrent également leur propre théorie sur ce qu’aurait pu être l’univers avant le Big Bang.

Certes, la crédibilité scientifique des deux frères est souvent contestée par le public et les scientifiques eux-mêmes.
Mais il faut dépasser ce débat relativement inutile pour lire ces pages comme une interprétation personelle propre basée sur des faits réels (que la majorité ignorent) et plutôt l’utiliser comme une base à un questionnement passionnant.


Les frères Bogdanov ont le mérite d’aborder un thème qui nous fait nous poser des questions existentielles importantes, et de donner quelques idées, qu’on les trouve farfelues ou non.

1. Pourquoi y a-t-il eu un Big Bang et la création d’un univers ? Fruit du hasard ?

2. Qui ou qu’est-ce qui est à l’origine du Big Bang ? (ou encore y a-t-il un (des) ‘Dieux’ ?)

3. Qu’y avait-il avant le Big Bang ?

4. Que sont le temps et l’espace ?


Effectivement, on parle rarement de l’avant Big Bang.
Le Big Bang, c’est la naissance, à partir d’un état inconnu de l’univers, d’un espace-temps et de notre univers en continuelle expansion tel que nous le connaissons aujourd’hui. C’est cet ‘inconnu’ qui nous perturbe.
Et si la notion de temps n’existe pas avant le Big Bang, il n’est pas évident de parler d’avant Big Bang !

A l’échelle de l’infini, il existe peut-être d’autres entités pour lesquelles notre univers est encore plus petit qu’un atome pour nous... Peut-être l’univers n’est-il qu’une expérience spatio-temporelle de telles entités ?

Ce qui est évident, c’est que notre condition humaine limitée ne nous permet pas vraiment d’embrasser pleinement cette notion d’infini, mais seulement de l’accepter comme obligatoire.

Alors, certes, toutes ces questions peuvent nous paraître bien futiles et lointaines de nos soucis quotidiens.

Mais a-t-on vraiment besoin d’avoir toujours des réponses à tout ? L’infini en lui-même nous donne simplement une bonne leçon d’humilité et nous met face à l’insignifiance de notre condition humaine !

mercredi 1 septembre 2010

Les perles de la décadence (1)

Récemment, sur le site de Yahoo, j’ai parcouru un article (signé Marlène Schiappa) pathétique, voir tragique, mais tellement représentatif de la défaillance intellectuelle et morale du courant féministe populaire moderne, que je ne peux m’empêcher de le commenter.

L’article en question renseigne la gent masculine sur les ’20 phrases à ne plus jamais dire à (leur) femme’. Tout un programme. Attention messieurs, il semblerait que ces phrases traîtres vous menacent d’un report du devoir conjugal au mois suivant...

Mais voyons donc quatre extraits de ces phrases interdites :
- Ma collègue avait amené une mousse au chocolat, hmm, la meilleure que j'ai jamais mangé de ma vie ! Euh... oui oui, à part le tienne bien sûr...
- T'as pas un peu grossi toi ces derniers temps ?
- J'ai démissionné
- Qu'est-ce qu'on mange ?

Conclusion : messieurs, apprenez qu’apparemment, selon l’auteur de cet article, les femmes réclament bien plus que l’égalité : elles veulent l’asservissement des hommes, qui n’ont plus l’usage de leur liberté d’expression, n’ont plus le droit de vouloir changer leur orientation de travail, donc de démissionner, ni plus le droit de s’interroger sur la nature du repas du soir (personne ne dit que ce soit la femme qui doive le préparer).

Mais, au delà de ces banalités, cet article cache un piège bien pire que celui-ci. En effet, Marlène Schiappa ne fait que rabaisser l’image des femmes, en leur prêtant d’une part des exigences irréalistes, mais surtout en niant la possibilité qu’elles puissent accepter la critique (tout le monde, homme comme femme, a des limites, et l’ouverture d’esprit implique l’acceptation de sa propre perfectibilité), et même en niant leur potentiel de progrès !

En lisant ces phrases, on dirait que Marlène Schiappa veut nous montrer la petitesse des femmes !

Je suis absolument révolté par cette vision machiste clamant que

- les femmes n’acceptent pas les critiques (en matière de cuisine, on peut toujours faire mieux, il y a toujours matière à apprendre, il n’y a aucune honte à cela, même si parfois il faut savoir complimenter justement les efforts de son partenaire)

- les femmes ne souhaitent pas s’améliorer : hommes comme femmes, il peut nous arriver de nous laisser aller (t’as pas un peu grossi), et il est souhaitable que quelqu’un nous rappelle à l’ordre, quelqu’un qui tient à nous de préférence et qui aura donc plus d’influence.

- les femmes veulent aliéner la liberté des hommes (les hommes n’ont pas le droit de se sentir mal dans leur environnement professionnel et de démissionner ?)


C’est probablement, au contraire de l’objectif poursuivi, un mouvement outré de masculinisme que Marlène Schiappa risque de réveiller par ces propos inconscients.

Alors, oui, c’est vrai que la société actuelle a encore de très larges progrès à réaliser pour faire taire un machisme encore omniprésent, mais lorsque l’on a la prétention de publier des articles sur des sites brassant des dizaines de millier de lecteurs, il serait de bon goût de réfléchir à deux fois à la portée de ses propos...

Est-ce trop demander ?...