mercredi 23 février 2011

L’autruche délinquante, ou histoire d'immigration, de roms et de délinquance


L’autruche est un drôle d’animal.

Personne, ces derniers mois, n’aura pu ignorer le sujet des reconduites à la frontière des roms.
Face aux différentes annonces du président Sarkozy, nous avons assisté à une levée de boucliers internationale, visant à dénoncer la stigmatisation d’une catégorie particulière de la population, en n’hésitant pas à faire le rapprochement avec les politiques nazies de l’avant seconde guerre mondiale.

Alors, certes, ici encore, il n’est pas question de soutenir une politique pouvant dériver en l’érection de clivages sociaux et identitaires encore plus marqués qu’ils ne le sont actuellement.

Mais, il faut absolument rejeter la vision politiquement correcte par défaut qui consiste à s’enfouir la tête sous terre, à ne surtout pas fâcher qui que ce soit, en bref, à faire l’autruche. Le discours politiquement correct n’amène qu’à l’inaction, qui est le pire résultat de tous. J’entends par discours politiquement correct le fait de brandir systématiquement  la menace de chute dans l’extrêmisme et l’intolérance pour rejeter toute proposition un peu forte concernant la délinquance et l’immigration. Sous couvert d’ouverture d’esprit et de tolérance, on s’abîme dans un laxisme destructif inacceptable !

Alors, quelle attitude adopter ? L’attitude de l’action !
L’action, même si elle doit être menée avec précaution, ne pourra pas plaire à tout le monde. Et si l’action menée par le président est critiquable et qu’elle est certainement partie intégrante d’une stratégie de communication à effets d’annonces, elle a pour le moins le mérite d’exister !
D’autre part, pourquoi nier la corrélation entre immigration et délinquance ? Cette corrélation est factuelle, et vraie dans pratiquement tous les pays du monde. La proportion de délinquants est plus importante dans les populations immigrées d’un pays, quel qu’il soit. Cela peut s’expliquer par de nombreux facteurs, mais ça n’en reste pas moins une réalité. Nier cette réalité relève du négationnisme ! Même si elle ne doit pas servir d’excuse ou de prétexte à la xénophobie, il est nécessaire de la comprendre et de l’accepter pour trouver des mesures réalistes mais humaines aux divers problèmes soulevés.

Enfin, pourquoi critiquer de manière si véhémente l’idée de reconduire dans leur pays les personnes étrangères (il n’est pas question ici des réfugiés ou autres cas particuliers), qui auraient commis des infractions répétitives à la loi ?
Si un jour, nous avons des invités dans notre maison qui se comportent mal, volent nos biens, allons-nous les laisser rester dans notre maison ou même les réinviter ? Alors, oui, chacun a le droit à l’erreur et à une deuxième chance. Mais on n’a qu’une deuxième chance, à chacun d’être suffisamment responsable et de la saisir, les règles du jeu ne sont pas cachées...

Quant aux autruches poltronnes qui critiquent systématiquement toute action mettant en parallèle immigration et délinquance sans apporter de vraies propositions alternatives concrètes et viables, elles ne sont rien d’autre que des délinquantes civiques, dont le laxime et l’irresponsabilité couarde doivent être recouverts de Honte !!

samedi 12 février 2011

Zoé Shepard au pays des fonctionnaires

Encore un roman qui continue de faire couler l’encre des imprimantes francophones, et la salive à tous les échelons sociaux, des piliers de comptoir aux magistrats zélés en passant par les politiques...

Pour ceux et celles qui n’auraient pas suivi la polémique débutée au printemps 2010, il s’ agit d’ « Absolument débordée » ( « ou le paradoxe du fonctionnaire »), roman signé du nom de plume Zoé Shepard (en réalité Aurélie Boullet). Celle-ci, identifiée après la publication, a été suspendue pour plusieurs mois de sa fonction par sa hiérarchie qui, en plus de l’avoir identifiée, semble s’être reconnue dans les personnages caricaturaux et grotesques du roman (sic...).


Si ce roman fait tant de remous, c’est, comme son titre l’indique, parce qu’il vient dénoncer des dysfonctionnements et des aberrations d’un système particulier de la fonction publique territoriale, et que les généralisations des lecteurs à l’ensemble de la fonction publique vont bon train.


Ce qu’il est important de constater en premier lieu, c’est qu’il y a principalement (mais pas uniquement) des réactions de soutien à Zoé Shepard, et notamment d’agents de la fonction publique qui reconnaissent de nombreux dysfonctionnements au sein de celle-ci (népotisme, inertie, répartition inepte des responsabilités et des charges de travail, gaspillage...) mais qui souhaiteraient un réel changement dans le bon sens.


Même s’il est certain qu’un bon nombre des problèmes soulevés, comme l’ont remarqué de nombreux lecteurs, ne sont pas propres à la fonction publique, et se retrouvent dans les grandes entreprises privées, il en est d’autres qui sont d’une part le résultat d’un système défaillant propre à certains compartiments de la fonction publique (territoriale en particulier), et d’autres qui sont d’ autant plus inadmissibles qu’il s’agit justement de fonction et d’argent publics.

Un système défaillant parce qu’avec une telle inertie et une telle impunité qu’il peut démotiver voire corrompre les meilleures volontés. (Mais attention, que cela ne serve pas de prétexte à la médiocrité, c’est la responsabilité de chacun de lutter contre ces fléaux, aussi difficile que ce soit ! )

Et que sommes-nous en droit d’attendre d’une fonction publique ? Des prestations de services de base pour le bien et l’équité de tous, pour faire simple.

Si, dans des entreprises privées, les salariés qui abusent n’ont à rendre de comptes qu’à quelques actionnaires, les fonctionnaires, eux, sont responsables devant la nation entière, et ont le devoir d’être exemplaires ! Malheureusement, nombreux de ceux qui choisissent cette voie semblent oublier en route ce devoir d’exemplarité. Il est inacceptable d’entendre un peu comme à décharge des comparaisons avec le secteur privé.

Il est nécessaire de redynamiser et de ré-équilibrer de nombreux pans de la fonction publique, et cela doit commencer par une indispensable prise de conscience, accompagnée d’une remise en question à tous les niveaux !

Même si la manière peut ne pas faire l’unanimité, il faut reconnaître à Zoé Shepard le mérite de soulever de nombreux dysfonctionnements réels et de (re)lancer le débat !


Pour conclure, je mettrais un petit bémol tout de même à ce livre très distrayant, parfois comique (et effrayant) et d’abord facile. En effet, il faut noter que l’auteure perd un peu de crédibilité en nous présentant son caractère principal comme un personnage particulièrement psychorigide, peu ouvert, et trop sur de lui malgré sa faible expérience du monde professionnel.