samedi 30 octobre 2010

La récréation des ânes

Nous voyons en France ces jours derniers des soulèvements de pans entiers de la population, y inclus de nombreux lycéens, voire collégiens (ce qui au passage doit rappeler de bons souvenirs de cour de récréation aux salariés qui défilent à leurs côtés), ayant pour objectif de contrer la réforme des retraites proposée par le gouvernement.


Que dire de ces grands mouvements ?

Dans une logique économique de croissance, il est évident que l’allongement constant de l’espérance de vie implique de trouver une nouvelle source de fonds pour assurer la bonne continuation du paiement des retraites de nos aînés. Seuls des idiots pourraient nier cette évidence.


Mais cela ne semble pas être l’avis de nombreux français qui, à leur habitude, refusent de lâcher un peu de la couverture qu’ils ont déjà avidement tirée à eux durant les dernières décennies.

Nier que l’allongement de la durée de cotisation consiste en la solution la plus logique pour de nombreuses raisons relèverait également de l’idiotie. Cependant, ce n’est pas la seule solution, il faut l’admettre.

Mais si ce n’est pas par l’allongement de la durée de cotisation, dans l’actuelle logique économique de croissance du pays (et du monde), les français seront amenés d’une manière ou d’une autre à sortir l’argent nécessaire de leur portefeuille.


Ce qui est absurde, c’est de voir que les français qui sont dans la rue se battent pour préserver leurs acquis sociaux, mais ce sont les mêmes qui réclament par ailleurs toujours plus de pouvoir d’achat. Sont-ils vraiment des ânes pour penser qu’ils peuvent tout obtenir sans rien donner ?

Le désir de ne pas travailler plus, de s’assurer du temps pour sa famille et ses loisirs durant sa retraite est tout à fait compréhensible et louable. Mais la seule solution pour conserver ces précieux privilèges sans toucher à son portefeuille, et tout en faisant face à l’augmentation de l’espérance de vie mais aussi à la mondialisation, est de réduire son train de vie.

En d’autres mots, la décroissance, et la baisse du pouvoir d’achat. Les français qui descendent dans les rues sont-ils bien conscients de ce qu’ils réclament ? Se rendent-ils compte que ce qu’ils réclament, c’est que la France s’engage sur la pente du sous-développement ? Les français, ces coqs fiers de toujours, mentiraient-ils à ce point ?...

Oui, les ermites et les sages solitaires qui n’ont plus besoin du monde pour mener leur propre chemin, et qui sont bien peu nombreux, n’ont sans doute plus de sensibilité aux bien matériels et sont peu soucieux de vivre dans un monde de décroissance.

Mais c’est une utopie et un mensonge au niveau de la masse !


Que les ânes menteurs se reprennent, s’il vous plaît !